Portrait d’artisane d’art : Antidote Floral ecoprint

C’est l’univers de l’écoprint que je vous invite à découvrir aujourd’hui grâce au travail d’Antidote Floral.

J’ai découvert la pratique de l’impression textile au détour d’expériences personnelles. Je dois dire que c’est l’une de ces activités relaxante, magique. Elle est tout à fait ludique et sensorielle à tester. Je vous invite à faire vos premiers pas sans pression. C’est une activité abordable avec des enfants également : le moment de la « révélation » est toujours exaltante !

Julie est artisane d’art, elle a développé son expérience à travers sa propre sensibilité et son appétence à sublimer ce que la nature peut offrir rien qu’en le ramassant. J’ai découvert son univers il y a quelques années maintenant. J’ai apprécié son approche responsable, d’une part, et son travail du motif d’autre part. Elle nous aide à nous entourer de textile qui porte ces bouts de Nature dont nous devrions nous entourer plus… Comme elle le dit elle-même, Le végétal est notre antidote à tous.

Je la remercie d’avoir accepté de lever le voile sur sa pratique et son atelier ! Aujourd’hui elle vous fait découvrir son travail.

Vous pourrez également suivre son actualité sur son compte instagram.

Bonne découverte et encore merci à Julie pour son partage 🙂

Bonjour Julie,

Avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?

Bonjour Candice, je te remercie pour cette invitation. Je suis très touchée et honorée de faire partie des portraits d’artisanes.

Je suis originaire de la campagne Val d’Oisienne (95) et de L’Oise (60). J’ai quarante ans passés, aujourd’hui, je vis dans la métropole lyonnaise depuis 8 ans avec mon chéri et mes deux chats.

Comment as-tu découvert cette fibre artistique et manuelle qui sommeillait en toi ? Comment l’as-tu rencontrée ?

Je crois que cette fibre artistique et manuelle est présente depuis toujours.

J’ai grandi auprès de personnes qui créaient beaucoup de choses de leurs mains. C’était sur leur temps libre par plaisir mais aussi par nécessité. Il s’agissait d’un moyen de m’exprimer et de m’échapper dans ma bulle pour la petite fille timide et introvertie que j’étais, sans cesse moquée pendant sa scolarité.

Je me souviens lorsque je me baladais en forêt ou au bord d’un chemin. Je ramassais des trésors (à mes yeux s’en étaient) comme un caillou troué, une feuille ou une branche d’arbre de forme étrange… Encore des coquillages à nacre qui servaient de remblais dans les chemins agricoles et des morceaux de verre polis en vacances au bord de la mer. D’ailleurs cela n’a pas changé, je récolte toujours des petits trésors.

Cette créativité, j’ai continué à la cultiver avec mon premier métier de fleuriste. Désormais en tant qu’artisane d’art en teinture végétale/ecoprint et couturière.

Pourrais-tu nous parler de tes inspirations qui te poussent à créer ?

D’emblée c’est clairement la nature avec ses formes, ses textures, ses couleurs naturelles. C’est aussi les émotions qu’elle me procure qui m’inspire et me pousse à créer. Dans la vie de tous les jours, notre environnement peut être inspirant, à nous de savoir ouvrir les yeux.

Tes réalisations textiles sont fascinantes quand on sait que tout est absolument naturel ! Pourrais-tu nous parler de ton parcours personnel de création ?

Merci beaucoup, je suis moi-même fascinée par cette alchimie étonnante entre le végétal et la matière. Cela se déroule en deux grandes étapes :

• Il y a la recherche de fibres textiles naturelles type linge ancien en coton ou lin la plupart du temps.

Je les ai choisis pour leur tissage de qualité et parce que ces matières existent déjà. Ces fibres sont lavées à haute température pour éliminer les graisses et les poussières encore présentes qui pourraient empêcher la fixation de la teinture.

Vient ensuite la préparation des fibres au mordançage. Pour faire simple cette étape du mordant sert en quelque sorte d’aimant afin d’attirer les molécules colorantes et tanins des plantes et d’être fixées à la fibre.

La cueillette des végétaux est essentiellement locale ce qui me permet de faire une pause nature. Je travaille principalement avec des végétaux frais, c’est un choix personnel. Les feuilles et fleurs sont déposées sur le tissu puis il est roulé sur lui-même. Puis on le fait cuire à la vapeur pour permettre le transfert des empreintes sur la matière. Le moment magique, l’ouverte du tissu et la découverte des empreintes après cuisson.

Le tissu est de nouveau lavé pour enlever les résidus de végétaux cuits. Séché, repassé, il est prêt à être transformé.

• La deuxième étape est la partie création.

J’imagine et transforme tous les tissus et les papiers que je teinte avec les plantes, de la couture à la reliure des carnets en passant par les luminaires.

Ces moments de création, surtout la partie couture, sont presque méditatifs pour moi. Quelques couturières comprendront surement ce que je veux dire même si parfois cela peut être un vrai casse-tête.

Mon but en créant ces objets et accessoires de décoration est de capturer un bout de cette belle nature afin d’embellir nos intérieurs en apportant sérénité et poésie.

Aujourd’hui Antidote Floral est ta marque : le nom sonne comme une prémonition… Qu’est-ce qui t’attire le plus dans ce champ créatif de l’empreinte textile, de la teinture naturelle… ? Comment as-tu découvert qu’il était possible de créer avec des végétaux ?

C’est vrai. Je souhaitais faire passer un message avec le nom de ma marque. Il ne faut pas oublier et prendre conscience que le végétal est notre antidote à tous. Aujourd’hui, cela résonne d’autant plus.

De par mon premier métier en tant que fleuriste, je savais qu’on pouvait faire de magnifiques choses avec les végétaux.

En parallèle, je m’intéressais déjà à la couture. J’ai quitté mon emploi pour m’installer à Lyon. Cette période de transition était propice à la création de ma future entreprise. J’avoue qu’au départ je ne pensais pas à la teinture naturelle. Une chose était sure, je souhaitais réunir mon amour pour le végétal et ma passion pour la couture.

Après beaucoup de recherches sur le net, un peu par hasard, je suis tombée sur une photographie où l’on observait un tissu avec des motifs de feuilles tout à fait fascinant. En 2017, le sujet de l’Ecoprint était peu répandu sauf sur quelques sites étrangers. J’ai suivi cette voie et me suis documentée sur la pratique de la teinture naturelle que j’ai regroupé avec les minces infos récoltées sur les empreintes végétales.

J’ai réalisé mes premiers tests en me disant que si cela ne donnait aucuns résultats, je chercherai une autre idée.

Ces résultats étaient très encourageants, j’avais trouvé ce que je voulais créer.

Était-ce une évidence de te lancer dans ce domaine au moment d’imaginer tes études, par exemple ? Pourrais-tu nous partager ton parcours ?

Absolument pas. Je vais être honnête, je ne suis pas allée au lycée donc je n’ai pas mon bac.

À la fin du collège, je ne me projetais pas dans un cursus généra. Mon envie était de suivre une filière artistique. J’ai fait plusieurs portes ouvertes d’écoles de graphisme et d’art en enseignement pro. Celle de l’école des fleuristes de Paris et cela a été le coup de cœur. Prise au concours d’entrée, je débutais à 15 ans et demi ma formation de fleuriste en alternance.

Quatre années d’école et d’entreprise pour obtenir mon CAP et mon Brevet Professionnel. J’ai exercé ce métier passion pendant 18 années à Paris et en île de France. En y repensant, pendant toutes ces années je manipulais quotidiennement des essences que j’utilise encore aujourd’hui sans me rendre compte de cette dimension tinctoriale.

En 2018, je créé ma micro-entreprise, le plongeons dans l’inconnu. J’ai suivi la semaine de formation auprès de la CMA Rhône. Aujourd’hui elle n’est plus obligatoire je crois, c’est bien dommage. En tant qu’indépendante, la formation est continue, on n’arrête jamais d’en apprendre sachant que nous devons être multi-casquette.

Étant autodidacte, j’avais besoin de me perfectionner et d’en apprendre davantage sur la technique de l’Ecoprint. En 2021, j’ai suivi un stage de perfectionnement à Cherbourg dispensé par une maître teinturière Beste Bonnard.

Cette formation m’a permis d’ouvrir un éventail de possibilités en impression végétale. C’est aussi en pratiquant que j’acquière un peu plus chaque jour de connaissances en la matière.

Quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu et que tu transmettrais volontiers ainsi que la chose dont tu es la plus fière ?

Difficile à dire… Pour être franche ce qui me vient à l’esprit c’est d’avoir dû prouver que la filière que j’ai choisie n’était pas une voie de garage. C’était de prouver que le métier de fleuriste est un vrai métier n’en déplaise à certains professeurs. Heureusement, des personnes ont cru en moi et surtout m’ont permis de faire ce choix artistique. Tout ça pour dire qu’il faut croire en ces rêves !

Si vous avez l’opportunité de faire ce que vous souhaitez alors foncer.

L’autre point qui fut un peu difficile pour moi, c’est d’être rentrer dans le monde du travail à 16 ans à peine. Il m’a fallut quelques mois d’adaptation.

Aujourd’hui, je suis fière du chemin que j’ai parcouru. Je ne gagne pas des mille et des cents. Mais je suis en phase avec ce que je fais et pour moi c’est essentiel.

Enfin, aurais-tu un prochain projet à nous partager ?

Le gros projet de 2024 est mon site internet qui est fraichement en ligne ! Je le ferai grandir avec le temps.

Puis pour 2025, je souhaiterai continuer à proposer des ateliers pour permettre aux personnes de découvrir cette magie végétale. D’ailleurs je suis à la recherche d’un lieu fixe sur Bron et ses environs pour accueillir mes futurs participants. Et d’autres idées mais chut…

Merci pour ce partage Julie, ainsi que d’avoir partagé ton parcours et tes inspirations avec nous.

A très bientôt !

Retrouvez la sur son compte instagram pour suivre son actualité ou bien sur son site Internet 🙂

Je suis Candice Aubert-Dhô – Artisane d’art textile engagée, dans ce blog je vous ouvre les portes vers un artisanat local et conscient. Retrouvez d’autres portraits via la catégorie « portrait d’artisane » sur le blog. Pour suivre l’actualité du site, cliquez dans le formulaire ci-dessous ou via la rubrique Contact.