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Portrait d’artisane : Marina Arena sculptrice

C’est la première fois que je vous propose un portrait d’artisane sur ce sujet je pense : une sculptrice ! Avec un univers et un parcours tout aussi singulier que son travail formidable…

J’ai rencontré Marina Arena lors du marché de Noël d’Avignon auquel je participais et c’est là que j’ai pu concrètement découvrir son travail, sa finesse et la poésie qui se dégage de ses créations. D’ailleurs, j’avais déjà posté quelques photos de son travail dans cet article.

Marina a travaillé le crochet pendant des années avant de se découvrir une passion pour ce matériau. Vous pouvez toujours découvrir ses réalisations autour du thème du cabinet de curiosité, sur son instagram. Vous me direz, passer du fil au bois, est-ce possible ? Oui, évidemment, mais comment ?

Lisez donc le parcours de Marina, qui en inspirera plus d’une, j’en suis certaine !

Retrouvez enfin le travail de Marina via son site ou bien son compte Instagram et Facebook.

Bonne découverte 🙂

Bonjour Marina !

Avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?

Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Marina Arena, j’ai 45 ans, je suis artiste textile depuis bientôt 5 ans et artiste artisane d’art en sculpture et dorure sur bois depuis 2 ans.

Comment as-tu découvert cette fibre artistique et manuelle qui sommeillait en toi ? Comment s’est-elle révélée ?

Concernant l’art textile, j’ai découvert le travail du crochet et de la couture à la naissance de mon fils il y a presque 16 ans. Petit à petit je me suis détachée des patrons existants : j’ai commencé à créer mes propres patrons. Je les publiais sur Ravelry sous le pseudo Giamanella

Mon côté rebelle et créatif s’est révélé quelques années après la naissance de ma fille. J’ai commencé à développer des modèles moins enfantins, qui exprimaient davantage mes sentiments. Jusqu’à créer de véritables sculptures au crochet qui sont devenues un véritable exutoire.

J’ai commencé à exposer dans mon village et c’est ainsi qu’a démarré ma carrière artistique.

Concernant le bois, j’ai démarré un bilan de compétences fin 2019 qui s’est terminé pendant le 1er confinement. Ce bilan a confirmé mon attrait pour l’art et la création. Le bois s’est imposé à moi contre toute attente.

J’ai profité du confinement pour peaufiner mon projet. J’ai trouvé une école proche de chez moi (l’Ecole Supérieure d’Ebénisterie d’Avignon) qui proposait une section sculpture et dorure sur bois. Il y a eu un déclic.


Aujourd’hui, tu es sculptrice sur bois et textile, les supports sont si différents ! Comment arrives-tu à passer de l’un à l’autre ?

Aujourd’hui je crée moins de sculptures textiles et davantage de sculptures en bois. J’aime toutefois garder le lien avec le fil : je l’intègre de temps en temps à mes sculptures bois.

Je crée également des diptyques qui mélangent les deux techniques.

Ta touche se retrouve dans cet or que tu mélanges ou recouvres admirablement sur tes œuvres : qu’est-ce qui t’attire le plus dans ce champs créatif ? Comment l’as-tu découvert ?

La dorure sur bois a été une véritable révélation pour moi.

Cette technique faisait partie de la formation que j’ai suivie à l’ESEA. Elle a ouvert une nouvelle dimension à ma vision artistique, un champ de possibilités presque infinie qui me permet de concrétiser dans mes œuvres mon intention artistique autour du thème de la résilience.

La feuille d’or est à la fois fragile et résistante, à elle seule elle pourrait résumer le concept de résilience.

Au moindre courant d’air elle s’envolera. Si vous la touchez avec les doigts elle disparait aussitôt… Mais elle est encore visible sur des cadres et sculptures vieux de plusieurs siècles !

Pourrais-tu nous parler de tes inspirations pour tes créations ? 

Comme beaucoup d’artistes, je pars de mon expérience personnelle.

Mon travail artistique parle principalement de résilience, physique et psychique. Mes œuvres traitent de la réparation du corps et de l’âme. 

Nous avons tous des traumatismes que nous cherchons à surmonter, avec plus ou moins de réussite. Ils construisent les personnes que nous sommes. Ce sont les traces laissées par ces traumatismes et le chemin pris pour les panser que j’essaie de traduire dans mon travail.

Était-ce une évidence de te lancer dans ce domaine au moment d’imaginer tes études, par exemple ? Quel conseil as-tu reçu dans ton parcours de vie ?

Il n’y a eu aucune évidence pour moi dans ce domaine. Ma génération n’a pas forcément été poussée à suivre son instinct artistique.

Si on avait de bonnes notes on passait son bac et on allait à la fac. C’est donc le parcours que j’ai suivi et qui ne m’a menée nulle part. Un peu par dépit et beaucoup par opportunité, j’ai passé des concours administratifs après mes études et j’ai travaillé pendant 20 ans dans l’administration, jusqu’à ce fameux bilan de compétences en 2019/2020.

Les conseils que j’ai pu recevoir tout au long de ma carrière allaient plutôt à l’encontre de ce que je fais aujourd’hui, ce qui a souvent réveillé chez moi un syndrome de l’imposteur, le sentiment de ne pas être à ma place. 

Heureusement sur le tard, j’ai croisé des personnes qui ont crues en moi et qui m’ont fait confiance. Elles m’ont fait des propositions pour pouvoir exposer mes premières œuvres. Plus que des conseils, ces gestes ont eu une grade importance pour mon développement artistique (même si je suis encore un « bébé » artiste).

atelier sculpture marina arena
portrait sculpture sur bois feuille d'or

Avec ton expérience passée, Avec ton expérience passée, quelle est la chose dont tu es la plus fière ?

Avoir osé !

Avoir osé me lancer dans l’art au départ comme activité accessoire, puis avoir osé quitter un boulot qui m’éteignait.

Avoir osé quitter le fonctionnariat (pour de bon !), avoir osé suivre une formation et passer un diplôme après 40 ans. 

Et puis montrer cet exemple à mes enfants : leur montrer qu’on peut se remettre en question toute sa vie, qu’il n’y a rien de figé. Que les carrières uniques n’appartiennent plus au monde d’aujourd’hui.

Enfin, aurais-tu un prochain projet à nous partager ?

Pas de projet concret mais juste continuer à développer mon travail et à le faire découvrir à un nombre de personnes toujours plus grand ! Participer à plus de salons et rencontrer toujours plus d’amateurs d’art et d’artisanat d’art.

Merci à toi Candice, et merci à tes lectrices et lecteurs d’avoir pris le temps de découvrir mon univers.

Grand merci pour tes réponses Marina, et à très bientôt !

Retrouvez le site ainsi que son compte instagram pour suivre son actualité 🙂

portrait marina arena

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