Portrait d’Artisane : Atelier Estampille
Atelier Estampille va vous faire entrer dans le monde de l’artisanat d’art… Mais aussi dans celui de l’illusion ! C’est la sensation que j’ai eu tout de suite en découvrant le travail de Clémence. J’ai eu la chance d’observer de près ses bijoux lors du Salon des Métiers d’Art de Pernes les Fontaines (l’article de ma visite en octobre est ici). Ses boucles ou colliers interpellent car ils sont beaux, élégants évidemment mais… En passant au loin, on ne résiste pas à l’envie de s’approcher pour comprendre de quel matière il s’agit. De l’or ? De l’argent ? Sinon, quel métal ?
Aucun. Car c’est bien de paille de seigle dont il est question. D’un végétal. J’ai donc été sincèrement ravie quand Clémence a acceptée de répondre à mes questions. Je souhaitais vous faire découvrir son travail précieux et minutieux, même fascinant. Elle parvient à sublimer ce végétal que l’on connait généralement en marqueterie de paille, pour créer le doute entre deux univers.
Je vous invite donc à lire son parcours, son portrait, ses inspirations puis à découvrir son site internet ou bien son compte Instagram. Clémence vient d’ailleurs d’ouvrir un cours Domestika pour vous accompagner dans vos propres réalisations, c’est peut-être le moment de vous lancer 😉
Bonjour Clémence : avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?
Je suis créatrice de l’atelier ESTAMPILLE sur Angers. Je réalise des bijoux brodés mains en seigle et travaille aussi avec des designers et architectes sur des broderies destinées à la décoration d’intérieur.
Comment as-tu découvert cette fibre artistique et manuelle qui sommeillait en toi ? Comment s’est-elle révélée ?
Cette fibre est là depuis très longtemps, peut-être même depuis toujours. J’ai pratiqué les Arts Plastiques très jeune et j’ai naturellement été attirée par des études artistiques. Après un BAC Arts Appliqués, j’ai réalisé une formation dans la mode puis une spécialité broderie métallique. Celui m’a permis de définir mes affinités avec certaines matières et d’accentuer mon goût pour les techniques fines de broderie.
Aujourd’hui tu réalises tes bijoux à partir de paille de seigle. C’est un matériaux naturel qui imite incroyablement l’or une fois que tu l’as façonné. C’est ta marque de fabrique : tu nous donnes à voir le matériaux sous un nouvel angle, alors qu’on connaît plutôt la paille utilisée en marqueterie. Qu’est-ce qui t’attire le plus dans ce champs créatif ? Comment l’as-tu découvert ?
Je suis très reconnaissante de pouvoir pratiquer un savoir-faire ancestral du XVe siècle, tout en y apposant ma personnalité et ma créativité. J’avais à cœur de travailler et transformer le végétal que j’aime tant en orfèvrerie. Je souhaitais rendre à la nature sa beauté intrinsèque sans dénaturer son émotion, sa lumière. La matière est mon unique inspiration, je m’impose de respecter son éclat et ses propriétés pour pouvoir créer un univers décoratif riche.
Tes bijoux évoquent à la fois coquillage, épi de blé ou Égypte Ancienne : comment se passe ton parcours créatif ? Pourrais-tu nous parler de tes inspirations ?
Je décide de créer une nouvelle collection tous les ans au printemps qui comprend entre 5 et 6 bijoux. Mes collections sont toujours liées à une grande thématique art déco ou à ce qui m’entoure et ce que j’observe pendant l’année. Mes voyages, mes lectures, les expositions, les tendances : des essentiels et des moteurs avant de lancer la création de nouveaux modèles.
Était-ce une évidence de te lancer dans ce domaine au moment d’imaginer tes études, par exemple ? Peux-tu nous partager ton parcours de vie ?
Je suis originaire d’un petit village labellisé “ville et métiers d’art” où résident environ une dizaine d’artisans d’art – dont deux faïenciers en ont fait la renommée. J’ai toujours gravité dans un milieu artistique où la création était un refuge, la main un outil technique pour s’échapper. Enfant, j’ai d’abord pratiqué la musique. Puis pendant une longue partie de ma scolarité j’ai assisté à des cours d’arts plastiques enrichissants me permettant d’expérimenter et de progresser dans mon chemin créatif.
J’ai ensuite décidé de passer un BAC STDAA à Nantes. Il s’est suivi d’un BTS design de Mode, un Diplôme des Métiers d’Art à Rochefort et une formation complémentaire autour des métiers d’art de la mode. Ces formations ont été entrecoupées de stages en atelier de Haute Couture et d’une expérience en tant que brodeuse d’atelier pour une créatrice parisienne.
L’envie de créer et de partager mon savoir faire était très grande à cette époque là. C’est comme cela que je suis devenue professeure dans une association de broderie d’art. Au même moment, je développais ma première collection. Il s’agissait de bijoux brodés main en seigle ainsi que plusieurs collaborations avec des artisans d’art et designers.
Quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu ? Celui que tu transmettrais volontiers à celles & ceux qui nous lisent ?
J’ai été extrêmement bien entourée à la création de mon atelier. Notamment par des artisans plus âgés, ce qui m’a permis d’apprendre plus vite. J’ai pu échanger à chaque problématique rencontrée avec des personnes expérimentées et bienveillantes. S’entourer est pour moi essentiel. Cela rend l’expérience entrepreneuriale beaucoup plus agréable et enrichissante.
Avec ton expérience passée, quelle est la chose dont tu es la plus fière ?
Peut-être d’avoir créé le métier de mes rêves, qui correspond à ma sensibilité.
Enfin, aurais-tu un prochain projet à nous partager ?
Je suis l’heureuse élue d’un premier cours Domestika ! Il me permet de retrouver mes premiers amours en tant que professeure de broderie. Je suis ravie de partager et d’échanger autour de mon savoir-faire.
Merci pour ton partage Clémence et à très bientôt !
Je suis Candice, artisane d’art textile engagée. Vous voulez recevoir d’autres portraits tous les mois ? Abonnez-vous à ma Lettre Inspirante dans le formulaire ci-dessous :
Rose+de+Biboun
Epoustouflante découverte ! Quelles merveilles, je suis vraiment soufflée !