Portrait d’artisane : cassandre bouilly ceramics
Un portrait d’artisane nantaise aujourd’hui, dans le formidable univers de la céramique artisanale : je vous présente Cassandre Bouilly. C’est incroyable que je ne vous ai pas encore parlé de son travail !
Je connais et suis le travail de Cassandre depuis des années. J’ai immédiatement accroché avec la singularité qu’elle développe dans ses pièces : il y a toujours un petit détail qui fait mouche… Et qui vient entrer en confrontation ou bien en résonance avec la matière brute travaillée à la main. Car ici, comme dans tous les portraits que je vous présente, chaque pièce est réfléchie, dessinée puis élaborée à la main. Évidemment.
Cassandre travaille le grès à la plaque ou bien au colombin. Vous ne verrez pas de tour de potier déplier mug ou vase, mais c’est bien rouleau de terre après rouleau de terre que les formes prennent vie. S’empilant les uns sur les autres, prenant corps et consistance, chacun de ces petits bouts de terre participe à la construction d’une pièce plus grand qu’eux. Patience, modelage, minutie sont à l’œuvre et c’est univers entier qui demande à être découvert.
Bonne découverte donc 🙂
Bonjour Cassandre !
Avant toute chose, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui te découvrent ?
Je suis Cassandre Bouilly, j’ai 29 ans et je suis céramiste depuis maintenant 5 ans. Je façonne mes pièces au modelage en petites séries dans mon atelier à Nantes.
Comment as-tu découvert cette fibre artistique et manuelle qui sommeillait en toi ? Comment s’est-elle révélée ?
Depuis toute petite, j’ai toujours eu cette curiosité pour tout ce qui tourne autour de la création. J’avais toujours un crayon à la main pour dessiner ou à tester toutes les activités manuelles possibles. Puis plus grande, quand il a fallu choisir ma voie pour les études, c’est tout naturellement que j’ai voulu continuer d’explorer dans la création. C’est ce qui m’a amené petit à petit à l’artisanat.
Aujourd’hui tu as créé ta marque et ton style est tout de suite reconnaissable : objet du quotidien, design épuré mais brut, forme géométrique, sans parler de ces petites oreilles… ! Comment se passe ton processus créatif ?
Je fonctionne par collection, qui pour certaines, reste permanente. J’aime imaginer tout un univers et une ambiance avant de créer de nouvelles pièces.
J’apporte de l’importance à ce que chaque collection, chaque pièce fonctionne entre elle une fois exposée dans son ensemble. C’est ainsi qu’elles deviennent une seule et même collection.
De temps en temps, je vais avoir envie juste de créer une pièce en particulier. Récemment, je m’attèle plus à créer de grande pièce unique, comme des lampes ou un guéridon.
Pourrais-tu nous parler de tes inspirations pour créer un objet ou une collection ?
Par moment, l’inspiration vient directement de la matière première : la terre. Sa couleur, sa texture, vont m’inspirer pour réaliser une pièce en particulier.
Je fonctionne, aussi, par moodboard : je vais y déposer des images collectées au fur et à mesure, des gammes colorées…
En ce moment, j’aime particulièrement imaginer des pièces à l’inspiration du design des années 70’s.
Était-ce une évidence de te lancer dans ce domaine au moment d’imaginer tes études, par exemple ? Peux-tu nous partager ton parcours de vie ?
La céramique n’a pas été tout de suite une évidence. J’ai commencé par explorer le monde de la mode et du textile.
Quand on m’a demandé ce que je voulais faire en 3ème, j’ai dit : Styliste. J’ai eu la chance d’avoir à côté de chez moi, un bac métiers de la mode et du vêtement, où j’ai pu apprendre à coudre et tout ce qui tourne autour de la conception d’un vêtement. Mais, il me manquait le côté création. Alors, après mon bac, je suis rentrée à l’école LISAA à Nantes en 2012, où j’y ai effectué ma MANAA (Mise à niveau des arts appliqués) et ensuite mon BTS design textile. Ça a été des études très enrichissant pour moi, c’est vraiment dans cette école que j’ai appris à développer ma créativité.
Après mon BTS, je voulais continuer mes études dans les textiles mais j’étais également ouverte pour découvrir d’autres médiums.
C’est donc en cherchant différentes formations que je suis tombée sur un DMA céramique (Diplôme des métiers d’art) à Sèvres. J’y ai postulé sans vraiment connaitre le monde de la céramique et en septembre 2015, j’ai donc commencé mon DMA céramique et ce fut le coup de foudre avec cette matière !
Ayant obtenu mon DMA en juin 2017, je n’ai pas voulu attendre car je savais que je voulais en faire mon métier, j’ai donc créé mon entreprise officiellement en mars 2018.
Quel est le meilleur conseil que tu aies jamais reçu et que tu transmettrais volontiers?
Écoute ton instinct et cette petite flamme en toi !
J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours laissé faire les études que je voulais, sans jugement.
Ils m’ont fait confiance et ils m’ont laissé écouter mon instinct.
Avec ton expérience passée, quelle est l’événement que tu es heureuse d’avoir vécu grâce à l’artisanat ?
C’est difficile de choisir, mais je dirais les évènements où je peux rencontrer et échanger avec les personnes, notamment lors de mon premier pop-up que j’ai organisé en juin ! Grâce à ce genre d’évènement, j’ai pu faire de jolies rencontres et échanger autour de la céramique.
Enfin, aurais-tu un prochain projet à nous partager ?
Depuis fin août, je travaille sur une commande d’assiettes pour un restaurant à Nantes.
C’est une première pour moi donc c’est un vrai challenge.
Grand merci pour tes réponses Cassandre, et à très bientôt !
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