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Portrait de créatrice : woolala !

Aujourd’hui je vous transporte dans l’univers totalement mystérieux et végétal de la teinture naturelle 🙂 Vous l’ignorez surement mais à peu près… 100% des couleurs qui teignent vos vêtements, tissus d’ameublement ou même les laines que vous tricotez sont obtenues par… traitement chimique. Nos ancêtres ignoraient tout de nos processus modernes et c’est un véritable art que de savoir manier les couleurs. J’ai eu le plaisir de découvrir le travail de Sandrina lorsqu’elle faisait du macramé, puis du punch needle, puis… de la teinture naturelle 😉 Une touche à touche qui distille à chaque fois de la magie dans ses créations et qui a depuis, créé le Woolala Studio.

Pour avoir tenté moi aussi l’expérience de la teinture sur de la soie, je peux vous confirmer que c’est un exercice délicat, surprenant et qui requiert une maitrise importante pour arriver à reproduire une teinte ! Je vous laisse ainsi découvrir le travail de Sandrina. Let’s go.

Bonjour Sandrina, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?

Bonjour Candice, je suis artisane textile à Lyon et mon truc à moi c’est de travailler de belles matières de récupération la plupart du temps (fin de stock ou vintage) de les teindre aves des végétaux, des déchets alimentaires (peaux d’avocats, pelures d’oignons…) et des minéraux pour en faire des accessoires modes, de la décoration et biens d’autres choses. Je ne me donne aucunes limites !

Je suis maman de deux enfants de 7 et 4 ans !

Comment as-tu découvert cette fibre créative qui sommeillait en toi, comment s’est-elle révélée ?

Elle s’est révélée très vite en fait. Depuis toute petite je veux être artiste. Le processus de création m’a toujours fasciné. J’ai commencé par faire du chant dans une chorale. Au lycée, j’étais comme un poisson dans l’eau en cours d’arts plastiques… plus tard j’ai commencé à faire de la photo et à donner des conseils en stylisme pour des amis artistes.

Saurais-tu nous dire pourquoi tu as privilégié cette technique autour de la teinture végétale, plutôt qu’une autre ? Comment cette technique et ce matériau sont venus à toi ?

Alors, je pense que c’est le côté imprévisible, notamment dans la technique de bundle dye qui laisse la part belle au hasard et à la surprise. Etant perfectionniste, pour mes réalisations en punchneedle et macramé j’étais toujours à la recherche du meilleur design et je m’épuisais. La teinture végétale m’a permis de lâcher prise !!

Egalement le fait de me connecter un peu plus avec la nature, découvrir ses richesses en terme de plantes tinctoriales et travailler suivant son cycle de fleuraison. C’est un terrain de jeu passionnant et infini !

Avant de donner plus de place à cette activité artistique et créative, quel a été ton parcours scolaire, ton parcours de vie ? Te prédestinais-tu à cette vie d’entrepreneuse ?

Pas du tout je ne pensais pas en être capable d’entreprendre !!

Je me suis cherchée pendant longtemps ou du moins cette confiance en moi qui me manquait pour être la jeune femme puis la femme que je voulais être.

Et pour être totalement honnête je rêvais ma vie et ce qu’on me proposait au lycée ne me faisait clairement pas rêver. Je n’avais pas les pieds sur terre et je voulais juste profiter de l’instant présent. Il a quand même fallu que je choisisse une voie, j’ai emprunté celle du social… j’ai eu mon Bac pro. Ensuite j’ai commencé un job saisonnier dans une boutique de prêt à porter et je suis restée dans le milieu de la vente jusqu’en 2013 où j’ai fini avec un poste de responsable de boutique.

Je suis tombée enceinte et une autre voie plus en adéquation avec mes aspirations s’est ouverte à moi !!

La vie d’autoentrepreneuse oblige à être une sorte de mélange entre Shiva et un couteau suisse ! Quels en sont les avantages et les inconvénients selon toi ?

On peut aussi parler de multiples casquettes lol

Alors pour les avantages, je dirais que ce statut m’a aidé à développer ma confiance en moi, à me pousser à acquérir pleins de compétences, d’élargir ma vision de l’entreprenariat, de faire pleins de jolies connexions avec d’autres créatifs, avoir cette chance d’être mon propre patron, d’aménager mes horaires de travail comme je l’entends (ils restent larges lol) et donc de pouvoir passer beaucoup plus de temps avec ma famille.

Les inconvénients sont le stress que cela engendre, on se s’improvise pas chef d’entreprise par hasard, on a des devoirs dont on n’a pas forcement conscience en se lançant, les heures pas possibles à bosser, parfois l’isolement que peut engendrer le fait de travailler de chez soi, et les blocages dans tes avancements quand tu n’as pas les compétences sur un point précis et la frustration qui va avec ! 

Que retiens-tu de cette expérience et quel est ton prochain challenge ?

De la fierté et de la fatigue ! Mon prochain challenge est de pouvoir continuer à développer Woola La ! en travaillant pour des stylistes et des marques à la conceptions de collections ou d’objets.

Quelle est ta plus grande fierté ou ta plus grande réussite (une création, une rencontre, un événement de vie…) ?

Je suis fière de moi, fière d’avoir réussi à dépasser mes peurs et mes croyances limitantes pour enfin me révéler artistiquement. Toutes les techniques et le savoir-faire que j’ai aujourd’hui je l’ai acquis en autodidacte.

Et aussi ma parution dans le Koel Magazine, j’étais tellement heureuse que mon travail soit reconnu par mes paires.

Enfin, quel est le meilleur conseil que tu ais jamais reçu et que tu transmettrais volontiers ?

De miser sur soi-même, toujours ! et de ne jamais sous estimer sa valeur !

Mille mercis Sandrina pour ton partage 🙂 Vous pouvez retrouver son travail sur son compte Instagram