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Les feuilles dérivant sur l’eau

Nous sommes le 28 juillet et j’écris cet article soudainement depuis mon téléphone.

Me voilà un mercredi après-midi au bord de la piscine avec mes enfants. La fameuse piscine dont nous terminions à peine la terrasse, nous sommes pas peu fiers j’ose vous le dire…


Je suis sous le parasol, au bord de la piscine, le livre de Mona Chollet à la main, offert par ma chère Émeline qui décidément me connais bien. J’en suis au chapitre « à la recherche des heures célestes ».

Les enfants jouent à faire des plongeons. Tour à tour ils plongent et s’observent sous l’eau afin de se saisir de ses (précieuses) bulles délicates et éphémère qui remontent à la surface. Les cigales chantent. Le soleil est chaud, une petite brise rend le fond de l’air frais. Les fraises cueillies ce matin sont à portée de main et le doux air des vacances nous enveloppe calmement.

Sérénité.

Pourtant même si les enfants profitent des salutaires grandes vacances d’été – nous sommes en juillet – moi, je ne le suis pas.

Nous sommes simplement mercredi.

Ce mercredi…

Il y a encore quelques mois en arrière j’aurais dû être “au travail”. J’aurais du cumuler des agendas pour savoir comment faire garder mes enfants, être devant mon ordinateur, à mon bureau, en proie avec mes soucis à régler du moment.

Et là j’ai une pensée pour mes collègues, mais j’ai une pensée surtout pour “l’ancien moi”. L’ancienne Candice qui, avant septembre 2020, travaillait tous les mercredis, comme tous les autres jours d’ailleurs.

Et j’ai un sourire car je viens à l’instant de lire cette phrase qui m’a interloquée, dans le livre de Mona Chollet :”l’attente de la fin de la semaine qui amène la plupart des salariés à souhaiter que les 5 septième de leur passage sur terre s’écoule aussi rapidement que possible, traduit en effet tout le pathétique de la condition dans son essence et se contenter. » Chez soi, une odyssée domestique.

Je savoure et je sais apprécier combien cette phrase est terrible car si vraie… Qui n’a jamais attendu “son week-end” ?

A l’instant même, je me dois de l’affronter, je sais que pendant DES ANNEES j’ai été pathétique aussi, à espérer effectivement que ma semaine se termine au plus vite, parfois me croyant vendredi alors que nous étions mardi (on se croit rarement un lundi, à l’aube d’un vendredi vous noterez), espérant trouver un moment de calme dans cette semaine qui défile à une allure folle.

J’ai dû récemment expliquer mes choix de vie et j’ai décidé que non décidément non, tant que je le pourrai, je ne pourrais plus être salariée 5 jours entier par semaine.

Voyez plutôt : il y a encore quelques minutes, mon fils a commencer à grimper sur le magnolia et au lieu de le laisser crapahuter, je propose de plonger aux enfants. Je me retrouve donc dans la piscine, 2 paires de bras s’accrochant autour de mon cou, mes deux enfants arrimés à mon corps aussi fermement que si leur vie en dépendait, leurs gorges emplies d’éclats de rire, leur sourire plein de dents, leur petit gabarit bruni par le soleil à cause des heures entières passer dans l’eau, les échos des cabrioles précédentes raisonnant encore dans nos oreilles. Je leur faisait faire les “feuilles dérivant sur l’eau” tout doucement, pour les faire dériver calmement, en appréciant combien il y a encore quelques mois en arrière, je n’aurais pas pu être là.

Ce petit moment fait de rien, ce petit moment de paix sera pour sûr, un de mes plus jolis souvenirs de cet été.

J’espère que vous avez le vôtre 🙂

Candice

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